Dossier technique santé - élevage porcin
La grippe porcine
Ne pas se contenter de vouloir maîtriser la grippe mais tous les germes respiratoires et le confort des animaux.
INTRODUCTION
La grippe porcine est une infection virale hautement transmissible. L’émergence de nouveaux virus est fréquente, soit par mutation dans le génome viral, soit par réassortiment génétique entre deux sous-types en cas de co-infection. Ces phénomènes ont des conséquences sur la transmission et la gravité de la maladie chez le porc, sur la réponse immunitaire, sur la mise en oeuvre des tests diagnostic et sur les protocoles de prévention. En effet, l’usage des vaccins est souvent décevant bien que leur efficacité soit avérée. La toux ne disparait jamais totalement et des rechutes sont quand même possibles. Le phénomène de grippe récurrente est apparu au cours de la dernière décennie et le nombre d’élevage touchés par ce syndrome ne cesse d’augmenter : après un premier passage grippal parfois sévère sur l’ensemble du troupeau, des signes persistent dans le temps surtout sur les porcelets en fin de lactation et en post-sevrage. L’objectif est alors de limiter au maximum les conséquences zootechniques en maitrisant le mieux possible les germes respiratoires. En effet, le rôle des co-infections (pneumonie enzootique, circovirus de type 2, pasteurelles, maladie de Glässer …) ne doit pas être négligé car ils participent à la gravité des symptômes.
1. La grippe chez le porc
La grippe est une infection qui se limite au tractus respiratoire : le virus se réplique dans les muqueuses nasales, dans les amygdales et dans les muqueuses de la trachée et des poumons. Les signes cliniques sont une forte fièvre (> 40°C), de l’anorexie, des porcs qui rechignent à se lever et à se déplacer et des signes respiratoires : toux, éternuements, jetage nasal (morve), conjonctivite. Chez les truies, en lien avec la forte fièvre provoquée par la grippe, il peut également y avoir des conséquences au niveau de la gestation tels que des avortements ou des taux de morts nés et de momifiés augmentés à la mise bas suivante. L’intensité et la sévérité des symptômes sont dépendantes de la souche virale, de l’âge, de la présence de co-infections et des pratiques d’élevage.
2. La grippe chez le porc: prncipaux éléments d’épidémiologie
La grippe est une infection respiratoire virale très surveillée en France et dans le monde car elle est transmissible à l’homme. Une vaccination annuelle est d’ailleurs fortement recommandée aux éleveurs et aux personnes du milieu porcin (techniciens et vétérinaires) afin d’éviter la transmission du porc à l’homme et inversement.
En France, cette surveillance est assurée par le RESAVIP (réseau national de surveillance des virus influenza porcins) en coopération avec l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail). Chaque année le RESAVIP publie un bilan des virus détectés en France. Ce sont ces éléments qui sont repris dans ce document.
En France, comme dans toute l’Europe, la grippe porcine n’est pas une maladie saisonnière : elle sévit toute l’année, quelle que soit la saison. Elle touche tous les types d’élevages, naisseur-engraisseurs comme engraisseurs.
Deux formes d’expression de la grippe sont distinguées :
– la grippe dite « classique » qui se propage à une grande proportion de la population, touchant tous les stades physiologiques mais ayant peu de conséquences à long terme pour le troupeau. Elle représente environ 60 % des cas de grippe.
– la grippe « récurrente » qui persiste dans un élevage plusieurs mois voire plusieurs années mais qui ne concerne que certaines classes d’âge sans se propager à l’ensemble de l’élevage. Elle représente environ 40 % des cas de grippe. Ses conséquences sur les performances techniques et économiques de l’élevage sont moins frappantes mais elles se prolongent sur le long terme et sont donc au final plus delétères.
Figure 1 : Forme clinique des épisodes de grippe soumis au Résavip par année (Source Résavip).
Les porcelets en maternité et en post-sevrage sont les porcs les plus touchés au sein d’un élevage : plus de la moitié des porcs diagnostiqués pour un syndrome grippal entre 2011 et 2016 avaient moins de 10 semaines d’âge.
Figure 2 : Age (en semaine) des porcs prélevés pour le diagnostic de la grippe entre 2011 et 2016 (source Resavip)
C’est donc logiquement cette classe d’âge qui est également la plus touchée dans les élevages affectés par de la grippe récurrente. Cela s’explique de la façon suivante :
– dans les élevages infectés par la grippe pour la première fois, les porcelets sont dépourvus d’anticorps maternels. Un porcelet infecte en moyenne 14,8 porcelets (Cador et al., 2016) et la grippe se propage à grande vitesse à l’ensemble de la bande.
– dans les élevages déjà infectés ou vaccinés, les porcelets possèdent des anticorps maternels mais malgré cela un porcelet infecte en moyenne 5,8 porcelets (Cador et al., 2016). Si la contamination est moindre, elle reste malgré tout élevée, c’est ce qui explique le phénomène de grippe récurrente.
Le virus est excrété dans les sécrétions oro-nasales et sa transmission d’un porc à l’autre se fait principalement par le biais des aérosols. L’intérêt de mieux maitriser la biosécurité interne de l’élevage se justifie donc facilement.
Enfin, il y a plusieurs sous-types détectés en France. Jusqu’en 2019, 4 sous-types étaient principalement détectés : le sous-type H1avN1 majoritaire détecté sur l’ensemble du territoire, le sous-type H1huN2 détecté dans l’Ouest principalement et dans le Nord de la France, le sous-type H3N2 dans le Nord de la France principalement et le sous-type H1N1pdm, depuis 2009, peu isolé en Bretagne qui est pourtant une zone de forte densité d’élevage. Depuis 2020, principalement dans l’Ouest et le Nord de la France, un nouveau sous-type est détecté et représente aujourd’hui plus de la moitié des cas : le sous-type H1avN2. Ce nouveau sous-type dérive d’un virus détecté au Danemark et y circulant depuis 2003, introduit en France possiblement à la faveur d’importation d’animaux vivants infectés. Les infections par ce sous-type sont sévères, sans doute à cause de l’absence d’immunité préalable des troupeaux.
Dans un premier temps, la consigne de température représente probablement l’aspect le mieux compris sur le boîtier de contrôle. Cette consigne à pour objectif d’obtenir une température ambiante désirée au niveau des animaux et de la maintenir. Il faut être prudent et considérer qu’il y a un léger écart de 1 à 2°F entre la température réelle et la température de consigne, car la température indique la mesure aux sondes lesquelles sont à environ 4 pieds au dessus des animaux
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